ISSN 2271-1813

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Dictionnaire de la presse française pendant la Révolution 1789-1799

C O M M A N D E R

   

Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 190

LE CABINET DU PHILOSOPHE (1734)

1Titres Le Cabinet du philosophe.

Continuation de L'Indigent philosophe.

2Dates Un volume, de fin janvier (probablement le samedi 30) à avril 1734 (probablement le samedi 10). Privilège du 22 octobre 1733.

Périodicité annoncée: «on donnera une feuille nouvelle tous les samedis» (fin de la seconde feuille). Périodicité réelle: hebdomadaire. 11 livraisons en tout.

3Description 11 feuilles (24 p. chacune); 264 p. en un volume, in-12.

4Publication Paris, Prault père, «Quay de Gêvres, au Paradis, et à la Croix Blanche». «Le prix est de dix sols».

5Collaborateurs Pierre Carlet de MARIVAUX.

6Contenu Contenu annoncé: «Des morceaux détachés, des fragments de pensée sur une infinité de sujets et dans toutes sortes de tournures: réflexions gaies, sérieuses, morales, chrétiennes [...]; quelquefois des aventures, des dialogues, des lettres, des mémoires, des jugements sur différents auteurs et partout un esprit de philosophe» (début de la première feuille).

Contenu réel: le train du monde (les «dons des fées», «Le Chemin de la Fortune»; Les femmes et l'amour (le «Dictionnaire de la Galanterie», les exigences et les caprices de l'amour, la coquetterie, l'injuste condition des femmes); l'expression esthétique (le «Je ne sais quoi»; les devoirs de l'écrivain; le «style»); «réflexions chrétiennes» (le mal et la conscience; l'homme comme «prodige»; l'humilité de l'amour). En épilogue, un récit fantastique: le «Voyage au monde vrai».

Principaux centres d'intérêt: réaction de Marivaux au «monde» de 1733. «Philosophie» en fragments, faite pour provoquer à penser par soi-même.

Principaux auteurs étudiés: Le «style» de La Rochefoucauld, de Montaigne, de La Bruyère, de Pascal, dans deux fragments de la sixième feuille.

«Table alphabétique des principales matières contenues au présent livre» dans l'édition collective du Spectateur français de 1752 (sur le modèle de la Table-index du Spectateur).

7Exemplaires B.N., R 19437; B.M. Dijon, 15891. Dans ces deux exemplaires de l'édition originale par feuilles, un lecteur du temps a corrigé à la plume deux phrases où le texte de Marivaux avait été altéré: «Mariant une fille à un brutal: il n'y a que trop de ces malheurs-là» («de ces messieurs-là»). Et un peu plus bas, dans le fragment: «Des femmes mariées», de la sixième feuille: «Jetez les yeux sur un mari infidèle. Y a-t-il rien de plus effronté que son libertinage? Prend-il quelques mesures pour le cacher à sa femme? Eh! qu'importe qu'elle le sache? Il en sera quitte pour la voir plaider» («pleurer»). Indépendamment même de ces corrections, ces deux exemplaires peuvent être considérés comme rares dans la mesure où une enquête auprès d'une soixantaine de bibliothèques de France n'en a pas révélé d'autres (alors que les exemplaires d'éditions collectives du Spectateur français sont assez nombreuses).

8Bibliographie Rééditions: dans les éditions collectives du Spectateur français (1752, 1754, 1755, 1761), t. II; dans les Œuvres complètes de Marivaux, 1781, t. IX et X; 1825-1830, t. X; Journaux et Œuvres diverses, class. Garnier, 1969, 1988.

Mentions dans la presse du temps: Le Pour et Contre, nombre 30, t. II, p. 337-342; nombre 35, t. III, p. 119-120; nombre 36, t. III, p. 111-113. Bibliothèque française, t. IX, I, p. 180.

Articles et monographies: voir notice sur Le Spectateur français. – Koch P., «A source of Le Paysan parvenu», Modern Language Notes, vol. LXXXV, nº 1, janv. 1960, p. 44-49. – Minar J., «Marivaux, sa découverte du monde vrai», Philologica Pragensia, nº 3, 1963. – Roelens M., «Utopie, allégorie, roman dans le “Monde vrai” de Marivaux», Revue des sciences humaines, nº 155, 1974, p. 411-423. – Hoffmann P., «Marivaux féministe», Travaux de linguistique et de littérature, Université de Strasbourg, t. XV, 2, 1977, p. 91-100.

Historique Pour la publication du Cabinet du philosophe, un terminus a quo: la fin de janvier 1734 (le jeudi 4, l'abbé Leblanc signalait à Bouhier cette «nouvelle feuille», «affichée la semaine dernière» et le lundi 8, selon Buffon, «ce petit écrit en forme de gazette ou plutôt de feuille de Spectateur “paraissait” depuis quinze jours»); un terminus ante quem, fixé par une lettre de Leblanc en date du 15 avril: il annonce à Bouhier la première livraison du Paysan parvenu (où Prault indiquait qu'il mettait en vente les onze feuilles du Cabinet du philosophe)... Si toutes les feuilles du périodique ont bien été publiées régulièrement de samedi en samedi, on peut dater la première du 30 janvier, la dernière du 10 avril.

Le privilège concernait «un ouvrage», dont l'approbation (signée Cherier) remontait au 17 septembre 1733, et, à examiner les allusions qu'il contient, on a de bonnes raisons de penser que le Cabinet du philosophe a été écrit entre mai et le 15 septembre. Une exception cependant: le passage de la sixième feuille qui met en cause l'abbé Desfontaines («je ne suis pas surpris qu'il y ait des gens qui critiquent, impriment, malhonnêtement...»), écrit dans les tous premiers jours de mars 1734 et inséré sans nouvelle approbation.

Michel GILOT

 


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© Universitas 1991-2024, ISBN 978-2-84559-070-0 (édition électronique)