ISSN 2271-1813

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Dictionnaire de la presse française pendant la Révolution 1789-1799

C O M M A N D E R

   

Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 383

L'ÉPILOGUEUR POLITIQUE (1742-1745)

1Titres L'Epilogueur politique, galant et critique pour servir de suite au Magazin, composé par une société d'amis.

Continuation de: Le Magazin des événements de tous genres passés, présents et futurs, historiques, politiques et galants (1741-1742).

Continué par: Le Démosthène moderne.

2Dates 6 août 1742 - 28 juin 1745. 10 vol. Le 1er volume de L'Epilogueur est marqué t. V (du Magazin). Périodicité: tous les lundis; livraisons extraordinaires le jeudi. 52 livraisons par an au minimum. 3 vol. par an.

Datation des volumes. T. V (t. I): 6 août 1742; t. VI: 17 déc. 1742; t. VII: 8 avril 1743; t. VIII: 29 juil. 1743; t. IX: 2 déc. 1743; t. X: 30 déc. 1744; t. XI: 20 juil. 1744; t. XII: 9 nov. 1744; t. XIII: 1er mars 1745; t. XIV: 10 juin 1745 (4 numéros seulement).

3Description Nombre de pages des volumes: t. V, 168 p.; t. VI, 172 p.; t. VII, 160 p.; t. VIII, 160 p.; t. IX, 164 p.; t. X, 164 p.; t. XI, 164 p.; t. XII, 160 p.; t. XIII, 164 p.; t. XIV, 32 p.

Cahiers de 8 p., in-8º, 95 x 142.

Frontispice par S. Fokke et vignette par E. de Bakker, uniquement pour la seconde édition.

4Publication Amsterdam chez Ryckoff le fils, près la Bourse. Libraires associés: A. Van Dole à La Haye; Luzac à Leyde; E. Néaulme à Utrecht; Van Lee à Haarlem.

L'Epilogueur a sans doute recueilli un certain succès: on en fit une seconde édition, «L'accueil, Monsieur, que vous avez bien voulu faire à cette feuille hebdomadaire depuis son établissement [...] est assez prouvé par la nécessité où se trouve le libraire d'en donner une seconde édition» (Au Public, 2e éd., t. I, n.p.).

5Collaborateurs Auteur: Jean ROUSSET DE MISSY (voir 2e éd., page de titre du Magazin «par Mr R.D.M.»).

6Contenu Principaux centres d'intérêt: politique, politique internationale, nouvelles militaires, histoire, littérature, pièces de poésie.

Principaux auteurs étudiés: d'Argens, t. XII, p. 135; Fréron, t. XI, p. 58; Lenglet-Dufresnoy, t. XIII, p. 101; Pope, t. VI, p. 130; J.B. Rousseau, t. VII, p. 127; Saint-Hyacinthe, t. VII, p. 110; Vaucanson, t. VIII, p. 46, 53, 71; Voltaire, t. VII, p. 25; t. VIII, p. 23; t. IX, p. 12, 27, 32; t. XI, p. 97.

Quelques textes: t. VI, p. 4: «Sur le journalisme»; t. IX, p. 70: «Réflexions sur les effets de la critique»; t. X, p. 135: «Réflexions sur la bonne foi»; t. XIII, p. 121: «Mémoires secrets pour servir à l'histoire de Prusse».

7Exemplaires Collection complète étudiée: B.N., G 17443-17451; – G 17280-17283 (2e éd. jusqu'au t. XII); – Z 47899-47904 (contrefaçon); Ars., 8º H 27912 (jusqu'en juillet 1743).

8Bibliographie B.H.C., p. 58; G.H., p.200-201; Quérard, t. IX, p. 243.

Il existe une deuxième édition de L'Epilogueur: Le Magasin des événements de tous genres passés, présents et futurs ou l'Epilogueur politique, galant et critique par Mr. R.D.M., 2e édition revue et corrigée, 1743, 12 tomes en 4 volumes. Il existe aussi une contrefaçon de L'Epilogueur: L'Epilogueur politique, galant et critique. Composé par une société d'amis, Liège, G.I. Broncart, 1743-1745, 6 volumes. C'est dans un Avis au Public que Rousset de Missy met en garde ses lecteurs contre la contrefaçon dont il est victime: «On doit mettre une différence essentielle entre L'Epilogueur imprimé à Liège et celui imprimé à Amsterdam [...] beau caractère et beau papier; au lieu que la contrefaçon est sur du papier grisâtre et avec des lettres si usées qu'on ne peut distinguer les c des e [...]. Il n'y a guère de feuilles qui ne soient estropiées, puisqu'on en a retranché des périodes entières, des historiettes, des pièces de poésie». Dans le numéro du 21 décembre 1744, Rousset de Missy signale une autre contrefaçon de L'Epilogueur: il s'agit d'un périodique intitulé Le Babillard anglais, édité à Francfort. Cette publication est «exactement remplie de fautes qui ne sont pas dans l'original», ainsi on «châtre indignement» l'original (t. XII, p. 63).

Capitaine U., Recherches historiques et bibliographiques sur les journaux et les écrits périodiques liégeois, Liège, 1850, p. 49.

Historique C'est dans une Epître à la vérité (t. VI) que Rousset de Missy sous une forme humoristique, explique quelle est la méthode qu'il suit pour rédiger son périodique: «J'ai douté de tout, j'ai cru faux la plupart des faits et j'ai tout épilogué, j'ai tout pesé au poids de votre sanctuaire, afin de distinguer ce qui venait de vous, ce qui était publié par le Mensonge, votre ennemi. J'ai toujours travaillé sous vos auspices, j'ai toujours eu pour unique but, dans tous mes écrits, de vous faire triompher, et de ne transmettre à la postérité que les événements qui sont marqués de votre coin» (n.p.).

L'Epilogueur semble viser un public précis, «les Politiques et les Beaux-esprits» qui trouvent «de quoi se satisfaire» (2e éd., t. I). Le succès semble-t-il a été vif, comme en témoignent la contrefaçon, la deuxième édition et cette mention: «L'empressement avec lequel vous l'avez recherchée [cette feuille] m'est une caution que vous en êtes content» (Au public, t. VII). Il semble que ce succès venait d'un ton assez libre qui n'était pas du goût de tout le monde: ainsi Rousset dut supprimer Le Magasin pour le remplacer par L'Epilogueur: «Il faut vous avouer que dans notre course, nous avons été arrêtés par un mécontentement dont nous n'avons jamais pu découvrir la cause. C'est ce qui nous a fait quitter notre premier titre (Le Magasin) pour celui d'Epilogueur. Ce contretemps nous a fait d'autant plus de peine que nous sommes remplis d'une admiration égale à notre respect pour l'auguste personne à qui nous avons eu le malheur de déplaire» (2e éd., t. I, n.p., Au public).

L'Epilogueur est dirigé politiquement contre la France. Les informations sur la bataille de Fontenoy (1745) peuvent en convaincre: «Il paraît en général que les troupes des Alliés y ont acquis une gloire infinie par la valeur et l'intrépidité avec laquelle elles sont tombées dans les retranchements ennemis que leur fureur a d'abord étourdis et troublés. Il paraît en général que cette action est à la honte éternelle des Français qui, n'osant paraître en plaine devant leurs ennemis, s'enterrent comme des taupes, qu'il faut aller chercher la fourche à la main» (24 mai 1745, t. XIII, p. 137). Quand la victoire de la France ne souffre plus de discussion, Rousset de Missy s'ingénie à ternir cette victoire en insistant sur la cruauté supposée des troupes françaises: «Malgré les ordres chrétiens et charitables de ce Prince religieux (Louis XV), ses soldats, rencontrant des soldats anglais blessés sur le champ de bataille, les ont achevés à coups de crosse de fusil en leur criant: «Ha chien! Tu n'es pas encore mort!» (7 juin 1745, t. XIII, p. 154). Autre procédé de dénigrement: la victoire des Français n'est due qu'à l'impéritie de leurs ennemis. Ainsi les premiers «n'ont pas tant de raison de chanter si haut une victoire qu'ils doivent moins à leur valeur qu'à la manœuvre impénétrable de quelques régiments alliés» (t. XIII, p. 156).

Hervé GUÉNOT

 


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