ISSN 2271-1813

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Dictionnaire de la presse française pendant la Révolution 1789-1799

C O M M A N D E R

   

Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 974

*LE NÉCROLOGE DES HOMMES CÉLÈBRES (1767-1782)

1Titres Le Nécrologe des hommes célèbres de France. Par une société de gens de lettres.

2Dates 1767-1782: 17 tomes. Mais les premiers Eloges ont paru en 1764 (morts de 1763). Il existe une édition des Eloges de 1766 (voir Ordre chronologique des deuils de la Cour) qui, dans une table récapitulative, mentionne les Eloges qui se trouvent dans les Nécrologes de 1763 et 1764 parus respectivement en 1764 et 1765. Le t. 1 de l'édition 1767-1782 regroupe les notices des Nécrologes publiés en 1764, 1765 et 1766.

Privilège en date du 14 novembre 1765 registré le 3 décembre 1765. L'approbation du t. 17 est du 2 janvier 1782.

Périodicité annoncée: annuelle (parution dans les premiers jours de l'année). Périodicité respectée. Les deux premiers tomes sont datés de 1767; les tomes qui suivent sont régulièrement datés de 1768 (t. III), 1769 (t. IV), etc.

3Description T. I: VI + 328 p. (Avis, Eloges, Ordre chronologique des deuils des années 1763, 1764, 1765, Table des deuils, Table des hommes célèbres dont les éloges se trouvent dans les Nécrologes de 1763, 1764, 1765); t. II: VI + 200 p. (Eloges, Ordre chronologique des deuils de Cour, Observations sur les deuils, Etiquette des deuils, Récapitulation de la durée des deuils, Usages généraux pour les deuils de Cour). Dans les tomes qui suivent, on retrouve, à la suite des Eloges, les différentes rubriques (ou la plupart d'entre elles) énumérées au t. II. T. III: XII + 226 p.; t. IV: XII + 274 p.; t. V: XII + 415 p.; t. VI: XII + 220 p.; t. VII: XII + 253 p.; t. VIII: XII + 205 p.; t. IX: XII + 306 p.; t. X: XII + 251 p.; t. XI: XI + 201 p.; t. XII: XII + 284 p.; t. XIII: XII + 260 p.; t. XIV: XI + 250 p.; t. XV: XIII + 245 p.; t. XVI: XII + 322 p.; t. XVII: XII + 314 p.

Cahiers de 24 p., in-12, 100 x 170.

4Publication T. I-II: «A Paris, De l'Imprimerie de Moreau, rue Galande». T. III-X: «A Paris, De l'imprimerie de G. Desprez, Imprimeur du Roi». T. XI: «A Paris de l'Imprimerie de Knapen, rue Saint-André-des-Arts, en face du Pont Saint-Michel». T. XII-XV: «A Paris Chez Knapen, Imprimeur de la Cour des Aides, au bas du pont Saint-Michel». T. XVI-XVII: «A Paris, Chez Moutard, Imprimeur-Libraire de la Reine, de Madame, & de Madame la Comtesse d'Artois, rue des Mathurins, hôtel de Cluny (Cluni)».

Prix: 3 # à Paris franc de port. La souscription conjointe au Nécrologe et aux Annonces des deuils de la Cour est de 6 #. Souscription et avis doivent être envoyés au Bureau royal de correspondance générale, rue des Deux-Portes-Saint-Sauveur (t. I, Avis). Le t. IX précise: à MM. Comynet et Compagnie. Ceux qui adressent des «matériaux» doivent le faire au plus tard avant la fin de novembre (t. III, Avis des auteurs).

5Collaborateurs Charles PALISSOT DE MONTENOY avec la collaboration notamment de Jean Castilhon, N.L. François de Neufchateau, Louis Poinsinet de Sivry et aussi d'A. Bret, de Jean Fontaine-Malherbe, La Marche-Courmont, J.J. de La Lande, Hughes Maret, abbé Yvon.

6Contenu Selon l'Avis de l'Editeur repris de l'Ordre chronologique des deuils, l'ouvrage est consacré à la mémoire des hommes illustres dans les sciences et les arts. «Poètes, orateurs, historiens, &c., peintres, sculpteurs, musiciens, architectes &c., acteurs et actrices célèbres, toutes les personnes enfin qui auront mérité pendant leur vie l'attention de leur siècle recevront ici un tribut d'éloges et de regrets, capable d'exciter l'émulation de ceux qui voudront à leur exemple se distinguer dans la même carrière».

Il sera moins fait état d'anecdotes de la vie privée que de l'histoire et de la nature du génie et des talents. Dans l'hypothèse où le public accueillerait favorablement l'ouvrage, des hommes célèbres des pays étrangers pourraient être également évoqués.

Liste des Eloges par tome et par ordre alphabétique:

T. I (nous indiquons entre parenthèses la date initiale de parution des Eloges): père André (1765), Balechou (1766), Baurans (1765), Bougainville (1764), Le Clair (1766), Clairaut (1766), Crevier (1766), Deshayes (1766), Guyot de Merville (1766), Marivaux (1764), Panard (1766), Pesselier (1764), Prévost (1765), Louis Racine (1765), Rameau (1765), Roy (1766), Slodtz (1766), Carle Van Loo (1766).

T. II (1767): Armand, Astruc, Aved, Caylus, Dezallier d'Argenville, Doulcet, Hardion, Hellot, Jullienne, Ladvocat, père Simon de La Tour, Méhégan, Servandoni, Stanislas, Villaret.

T. III (1768): Bridard de La Garde, Clément, Drouais, Mlle Gaussen, Gouget, abbé Gougenot, Gueullette, Le Beau, abbé de Marsy, Massé, Nattier.

T. IV: (1769): Baron, Mlle Camille, Ch. Et. Louis Camus, Dufresne (surnom d'Abr. Alex Quinault), Ant. Bandieri de Laval, Le Cat, abbé Mangenot, Maubert de Gouvest, abbé Pérau, J. Restout, J.P. Tercier.

T. V (1770): Abauzit, Blavet, Mme Bontemps, Denesle, Deparcieux, Le Fort de La Morinière, Fournier, François, de La Grange, de L'Isle, abbé Laugier, Léonard de Malpeines, Malfilâtre, Macquart, Hugary de La Marche, N. Maucomble, Léon Ménard, Montdorge, abbé d'Olivet, Poinsinet, Prémontval, abbé Roger, Le Febvre de Saint-Marc, de Sauvages.

T. VI (1771): Bonamy, Boucher, Boyer, Mlle de Camargo, abbé Chappe, Philippe Macquer, Moncrif, Mlle de La Motte, Paulin, Trublet.

T. VII (1772): abbé Alary, d'Argens, Desboulmiers, Du Boulay, Gandoger, président Hénault, Dortous de Mairan, J.B. Michault, abbé Mignot, de La Monnoye, Mylord Morton, Nollet, Trial.

T. VIII (1773): Bignon, Brunet, Duclos, Ant. François Duperrier Dumourier, Mme Favard, Gibert, abbé de La Blèterie, Mondoville, Pothier, Luigi Riccoboni, Mme Riccoboni, Jean-Daniel Schoephlin, Toussaint.

T. IX (1774): Louis-Claude d'Acquin, Desforges-Maillard, Edme de La Poix de Freminville, Gravelot, La Beaumelle, Pierre-Joseph Laurent, Ant.-Matthieu Le Carpentier, Sauveur-François Morand, Claude-Humbert Piarron de Chamousset, Piron, de Solignac, Véron.

T. X (1775): Blondel, Dupré de Saint-Maur, Frézier, Fr. David Hérissant, La Condamine, Legouz de Gerland, Mariette, Pierre-Adam d'Origny, de Pont-de-Veyle, Alex. Tannevot, abbé de Villard.

T. XI (1776): De Belloy, Bernard, Jean Capperonnier, de Chateaubrun, Fr. Hubert Drouais, Duni, Rebel, Voisenon.

T. XII (1777): Colardeau, Elie-Catherine Fréron, de La Grange, père de Neuville, duc de Saint-Aignan, de Saint-Foix, Quesnay.

T. XIII (1778): Bordeu, Briard, de Brosses, Coste de Pujolas, Coustou, Crébillon fils, Gresset, B. de Jussieu, père Le Courayer, Claude Parfaict.

T. XIV (1779): Adam, Challe, Le Beau, Le Kain, Lemoyne, Voltaire, Rousseau.

T. XV (1780): Barbeu Du Bourg, de Bellecour, Chardin, de Foncemagne, abbé de Lattaignant, abbé de La Porte, chevalier Antoine de Laurès, Mme de Marron, J. Edme Romilly, J.A. Sallé.

T. XVI (1781): comte d'Arcy, Mlle de Basse Porte, abbé Batteux, chevalier de Bruix, Bucquet, Condillac, Coyer, Dorat, Drouet, Gilbert, Joseph de Jussieu, duc de La Vallière, Leroi, Leuret, Soufflot.

T. XVII (1782): Aubry, de Beauvais, Bertin, Berton, frère Côme, Mlle Durancy, Noël Hallé, d'Hele, Jaillot, Leblond, Leprince, Le Trosne, Lieutaud, abbé de Neuvillé, La Curne de Sainte-Palaye, Tronchin.

L'Avis de l'éditeur souligne d'emblée l'intérêt de l'ouvrage: ce sont là les «fastes de la littérature et des arts» et des «matériaux» pour l'histoire littéraire du XVIIIe siècle.

Table des notices dans chaque tome. La table du t. I indique les hommes célèbres dont les Eloges se trouvent dans les Nécrologes qui ont paru en 1764, 1765, 1766. Une table est donnée tous les trois ans afin de faciliter les recherches (t. IV: années 1766-1768, t. VII: années 1769-1771).

7Exemplaires B.N., 8º Ln2 19 (les 17 tomes en 9 volumes). Autre collection: B.L., 612 d 10-18.

8Bibliographie B.H.C., p. 70; H.P.L.P., t. III, p. 88; t. V, p. 138; H.G.P., p. 313-314; DP2, art. «Castilhon Jean», «Palissot», «Sivry».

Réédition: 1775-1778, à Maestricht, chez J.E. Dufour, imprimeur et libraire, réédition des volumes I-XIII (1767-1778). A partir du Nécrologe de 1777, le nom de Ph. Roux est joint à celui de Dufour. Le premier tome reproduit, avant les Eloges de 1767, et avec pagination respectivement distincte, les trois Eloges de 1764, les cinq de 1765 et les dix de 1766. B.M. Bordeaux, D. 39.905 (en 7 tomes). Autre collection: B.N., 8º Ln2 19 A.

Mention dans: Mercure de France (avril 1767, 1er vol., p. 100, avril 1768, 2e vol., p. 143-144, mai 1768, p. 108...); Journal des dames; M.S. (25 févr. 1764); Grimm, C.L. (15 déc. 1770 et 15 janv. 1772); La Harpe, Correspondance littéraire (t. I, Lettre XLVII, p. 372-378). – Delay J., «Avant-Mémoire», t. III, La Fauconnier, Gallimard, 1983.

Historique «Cet ouvrage [...] devient d'année en année toujours plus intéressant»: le Mercure de France, lorsqu'il annonce à ses lecteurs le Nécrologe de 1767, nous rappelle que le périodique a été lancé dans les années antérieures. Si le privilège de ce qui est alors désigné sous le titre d'Abrégé de la vie des hommes célèbres est délivré au nom de Mademoiselle Fauconnier, propriétaire des Annonces des deuils de la Cour, l'idée en revient, selon l'Avis qui ouvre le t. XVI, à «un homme célèbre accusé par ses ennemis de n'avoir du penchant que pour la satire», c'est-à-dire Palissot. D'abord rejetés en fin de volume du Journal des deuils, comme le soulignent les Mémoires secrets, les Eloges vont bientôt avec Palissot prendre la première place, tandis que l'Ordre chronologique des deuils de la Cour, les Observations sur les deuils... seront reportés en annexes (voir notices Journal des deuils et Ordre chronologique des deuils). Ouverte sur les Eloges repris de 1764, 1765 et 1766, l'édition lancée en 1767 va, sous son titre définitif et selon sa formule propre, se poursuivre au rythme d'un volume annuel pendant plus de quinze ans.

A Palissot se joignent des «gens de lettres d'une réputation connue» (Avis, t. I) dont certains sont facilement identifiables grâce aux signatures qui figurent dans les tables des articles. Mais ces indications, assez régulièrement données dans les premiers tomes, tendent par la suite à disparaître. Pour composer leurs Eloges, les rédacteurs puisent à des sources variées: mémoires fournis par les familles, les Académies... en réponse à l'appel initialement lancé par l'éditeur, ouvrages divers ou encore extraits de périodiques: Journal encyclopédique (Eloge du père André), Journal de Verdun (Eloge de Bonamy)...

En 1769, le Nécrologe dénonce l'«injustice» du Journal des dames qui, dans un article consacré au périodique, semble «fâché» que celui-ci ne rapporte pas «les anecdotes communes de la vie domestique des gens de lettres». La rédaction a beau jeu de rappeler son propos d'ouverture selon lequel elle cherche seulement à saisir et à caractériser les talents et les travaux des gens de lettres: «Ce ne sont pas des vies particulières, mais des éloges que nous écrivons» (Observation sur le Nécrologe, année 1769).

D'emblée, il était affirmé que les jugements énoncés ne seraient «suspects ni de partialité ni de haine». Quand, en 1781, l'éditeur décide d'abandonner le titre «Eloge» des notices devenu «fastidieux pour beaucoup de lecteurs» (t. XVI, Avis), il s'empresse d'ajouter que, sous la plume de Palissot notamment, s'exprimait «presque toujours un simple jugement de goût». Pourtant, tel n'a pas été l'avis de certains contemporains. La Correspondance littéraire de Grimm et Meister, qui qualifie le périodique de «rapsodie» écrite par des «barbouilleurs», rapporte qu'«on a dit de ce recueil qu'il renfermait plutôt la satire des vivants que l'éloge des morts». Mais on sait combien la Correspondance est hostile à Palissot... La Harpe, lui, reproche aux rédacteurs d'écrire en panégyristes et non en «historiens» et condamne vivement le ton retenu de l'adulation et de l'exagération. Néanmois, tout en jugeant l'exécution «défectueuse», il fait parvenir l'ouvrage à son correspondant.

A en croire la Correspondance littéraire, le Nécrologe n'aurait pas eu de lecteurs. Nul doute cependant (et sans qu'on tire argument des annonces laudatives du Mercure dont Palissot, ne l'oublions pas, est un des rédacteurs) que l'utilité de l'entreprise a été reconnue et que le public n'y est pas resté insensible. Très tôt, le Nécrologe, en dépit de ses défauts et de ses insuffisances, s'est imposé comme une source valable où l'on puise, que l'on cite et à laquelle on se réfère, et la réédition des 13 premiers volumes, lancée dès 1775 alors même que le périodique poursuit son cours, témoigne du succès obtenu par un recueil dont il était tiré seulement autant d'exemplaires que de souscripteurs.

Au début de 1782, paraît le 17e et dernier tome. C'est qu'à cette époque le Journal de Paris s'enrichit, pour reprendre les termes des Mémoires secrets (24 mars 1782), des «dépouilles» d'autres journaux, réunissant à lui (sur les conditions, voir J. Delay, ouvrage cité, p. 285) «le privilège des Annonces des deuils de Cour et du Nécrologe des hommes célèbres».

Robert GRANDEROUTE et Jean SGARD

 


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