ISSN 2271-1813

...

 

Publication disponible:

Dictionnaire de la presse française pendant la Révolution 1789-1799

C O M M A N D E R

   

Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 989

NOUVEAU RECUEIL DE PIÈCES FUGITIVES (1717)

1Titres Nouveau Recueil de pieces fugitives d'Histoire, de Litterature, &c. par M. l'abbé Archimbaud.

Modification au t. III: «&c. Dédié à Monseigneur l'Archevêque de Lyon. Par M. l'abbé d'Archimbaud». La mention de l'abbé d'Archimbaud disparaît au t. IV.

2Dates 4 volumes publiés en 1717. Privilège «pendant le temps de quinze années consécutives», daté du 22 décembre 1716 (publié en tête des t. II, III et IV). Approbation pour le t. I, datée du 23 novembre 1716 (en tête du volume): «Comme ces sortes d'Ouvrages périodiques, suivant le plan que l'Auteur s'est proposé, ne peuvent être que très-instructifs & très-intéressans par le choix & par la variété des sujets que l'on y traite, j'ai cru que ce premier essai feroit plaisir au Public» (signé: Moreau de Mautour). Approbations du 1er mai 1717 pour le t. II, du «dernier juillet 1717» pour le t. III, du 17 novembre 1717 pour le t. IV.

Périodicité trimestrielle: «Je donnerai de trois en trois mois un Volume, qui sera de dix ou douze feuilles d'impression, plus ou moins, selon que l'abondance ou la disette des matieres le demanderont, mais il ne sera jamais au dessous de dix feüilles, ni au dessus de douze; voilà sur quoi l'on peut compter» (Préface, p. 4). Un Avertissement en tête du volume signale que le t. II a subi un retard d'un mois et que le t. III sera donné le 15 juillet. Les différents tomes ont dû paraître en janvier, mai, juillet et novembre.

3Description T. I: Préface, p. 3-11, Approbation, p. 12, «Nouveau Recueil», p. 13-114, «Nouvelles littéraires», p. 1-168, table des matières n.p.

T. II: Epître, n.p., Approbation et Privilège, «Nouveau Recueil», p. 1-148, «Nouvelles littéraires», p. 149-242, table, catalogue et erratas.

T. III: Privilège, «Nouveau Recueil», p. [1]-119, «Nouvelles littéraires», p. 120-229, table et addenda.

T. IV: Approbation, «Nouveau Recueil», p. [1]-194; «Nouvelles littéraires», p. 195-229, table et privilège.

Cahiers de 24 p. in-12, 93 x 158. Quelques «empreintes» de pierres gravées.

4Publication «A Paris, Chez Jean-Baptiste Lamesle, Imprimeur-Libraire, rüe du Foin, à la Minerve».

5Collaborateurs L'abbé d'ARCHIMBAUD pour les t. I-III; l'abbé Claude-Joseph CHANCEY (d'après Barbier) pour le t. IV. Quelques textes sont signés: par exemple la «Dissertation sur les pleureuses de l'antiquité», par M. Aubert, avocat de Lyon (t. IV); certains sont anciens et repris de publications antérieures, comme l'éclaircissement sur les comtes de Provence, par Remerville S. Quentin (t. IV), qui date de 1702.

6Contenu Le Recueil est composé de pièces et de nouvelles littéraires. «A l'égard des Pieces qui y entreront, comme Dissertations, Lettres, Discours, Remarques, &c. en un mot tout ce qui a un rapport naturel à la Critique & à la Litterature, j'apprendrai en peu de mots le sujet qui a donné lieu à les composer, & j'en ferai une espece d'argument, le plus leger que je pourrai; je choisirai indifféremment parmi les anciennes & les modernes, ce qui conviendra le plus à mon plan [...]. La seconde [partie] contiendra des Nouvelles litteraires, avec des Reflexions sur tout ce qui se passera d'un peu considerable dans la République des Lettres. Les démêlez qui arrivent entre les Sçavans, dans les Facultés & autres Corps, & qui donnent lieu à une infinité d'Ecrits, dont ce Recueil assurera la durée & le souvenir, seront aussi du ressort de ce Recueil, de même que les petites Pieces ingenieuses de prose & de poesie». Les nouvelles découvertes, les anciens livres, les médailles, les «séances publiques des Académies de cette ville», les «thèses considerables», les oraisons funèbres ont également leur place dans le Recueil, qui tient à peu près ses promesses.

On trouve dans ce Nouveau Recueil, qui s'inspire des Pièces fugitives d'histoire et de littérature de Tricaud (1704), beaucoup de dissertations érudites, sur l'histoire ancienne, mais aussi sur la théologie, le droit canonique, les psaumes, etc. Le t. I commence par un traité «où l'on prouve l'éternité de bonheur», composé quatorze ou quinze ans plus tôt; on trouve dans le t. II une dissertation sur la Primatie de Lyon, qui semble surtout destinée à honorer l'archevêque de Lyon; on y trouve également des résumés de thèses soutenues à Paris et à Chambéry. Le t. III contient un «Jugement du véritable Matanasius sur le Chef d'Œuvre d'un Inconnu», emprunté aux Nouvelles littéraires de La Haye. L'auteur s'intéresse particulièrement aux querelles littéraires: par exemple entre l'abbé Marsollier et les Mémoires de Trévoux (t. I), entre le père André et le pasteur Pictet (t. III). Les nouvelles littéraires occupent d'ailleurs une place croissante dans la revue.

7Exemplaires B.N., Z 20689-20692.

8Bibliographie D.B.F. et DP2, art. «Archimbaud» et «Chancey».

Journal des savants, t. X, p. 688; Nouveaux Mémoires de l'abbé d'Artigny, t. I, p. 314-315.

Historique L'abbé d'Archimbaud se réclame des Mémoires de littérature de Sallengre (t. I, p. 93), et semble surtout redevable à l'abbé Tricaud; mais parmi ses lectures favorites, on peut compter tout aussi bien les Mémoires de Trévoux, les Nouvelles littéraires de La Haye, les Mémoires de l'Académie des inscriptions. Tout en suivant de près les «démêlés littéraires», et plus encore les querelles religieuses relatées dans la presse, il reste très prudent. A partir du t. II, il se place sous le haut patronage de l'archevêque de Lyon, Mgr. de Neuville-Villeroy, qui s'efforçait alors de réformer l'Académie, l'accueillait chez lui et la présidait souvent. La partie la plus originale de sa revue est certainement celle des nouvelles littéraires, qui occupe à peu près la moitié du volume. On y trouve en particulier des informations sur la vie religieuse à Lyon: sermons, thèses, pièces jouées au Collège, etc. Mais ces nouvelles ne font plus l'objet, dans le t. IV, que de brefs développements, souvent empruntés au Mercure. Le remplaçant de l'abbé d'Archimbaud n'avait certainement pas le goût et la curiosité d'esprit du fondateur du Nouveau Recueil.

Jean SGARD

 


Merci d'utiliser ce lien pour communiquer des corrections ou additions.

© Universitas 1991-2024, ISBN 978-2-84559-070-0 (édition électronique)